Quel beau métier:Horloger
Au soleil matinal qu'une brume enveloppe
L'horloger du village a rouvert son échoppe
Les premiers rayons d'or inondent l'établi
Où sommeillaient les fins outils d'acier poli
Qui tout joyeux de s'éveiller dans la lumière
Reprennent aussitôt leur tâche coutumière
Juché sur l'escabeau d'hêtre,l'horloger
A fixé à l'étau son tour à pivoter
Assujetti l'ébauche d'axe entre les broches;
Au rythme de l'archet,il éloigne ou rapproche
Le tranchant de l'outil que commande le crin
Et les menus copeaux d'acier,sous le burin
Voltigent en crissant comme des hirondelles
Là,tout le jour,parmi le bruissement d'ailes
Que font en pépiant les petits appareils
A grignoter le temps ,les mains intelligentes
De l'artisan,avec soin toujours pareils
Abattent la besogne obscure que ne hantent
Ni le grain superflu,ni l'orgueil satisfait
Et dans le calme soir,quand le fleuve superbe
Aux pourpres du couchant borne tout l'univers
Orfèvre improvisé,passionné du verbe
L'horloger se délasse en ciselant des vers