Sérénade à la lune

Lune des nuits,lune aux yeux d'or
Curieuse,quand l'amour s'éveille,
Que désires tu donc encor
Alors que tout tremble et sommeille?
Sur ton énorme piedestral
Fait d'ombre sombrement énorme,
Pourquoi prends-tu le frais cristal
D'un lac,pour épouser ta forme?
O pâle et merveilleux bijou
Ivre de l'âme qui déferle
Quand un être parle à genoux
O douce et malicieuse perle
Tu ne prendras jamais ces voix
Qui divaguent en mots rapides
Ni le souffle berceur des bois,
Ni la chanson des eaux limpides;
Seul ton éclat est dans la nuit
Qui vogue dans son noir mystère,
Tu flottes sur le noir ennui
De quelque triste cimetière...
Captive compagne des soirs
Que chaque mois nouveau ramène
Tu ne prendras les désespoirs
De notre pauvre race humaine