Tandis que chaque jour
Tandis que chaque jour,vers leur tâche ,la même
Tant d'êtres vont cherchant ce qui toujours les fuit,
Sans bruit et sans orgueil,je polis mon poème
Sans prendre garde à l'heure et sans craindre la nuit
Oui! commence la vie où se tait l'habitude
Et commence la joie où s'arrête l'effort
Pour tout ce qui n'est pas de l'âme et de l'étude
Parmi tant asservis que le poète est fort
Loin des groupes railleurs du monde ou de la rue,
Loin des préceptes vains d'une froide raison
Vers la seule clarté qui me soit apparue
J'incline avec ferveur ma chantante oraison
Je veux malgré tant d'aigreur et de navrance
Ma vie entière soit un hymne harmonieux
Mon incessant labeur aura sa récompense
Tant que l'art mettra des larmes dans mes yeux
Dans cette vie où tout est désir éphémère
Où sans répit la mort prélève la rançon
Comme l'enfant que porte sa plaintive mère
Je veux bercer mes jours d'une lente chanson